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DES TEMPLIERS


l’animosité et la vengeance obtinrent un grand succès contre Enguerrand de Marigni. On le poursuivit d’abord pour avoir dilapidé les finances. Le comte de Valois, qui voulait perdre Marigni, obtint qu’on arrêtât sa femme et sa sœur. Des témoins déposèrent qu’à la sollicitation de ce ministre elles avaient employé un magicien, nommé Jacques de Lor, pour attenter à la vie du roi en faisant de certaines opérations magiques par le moyen de figures de cire.

On mit en prison le prétendu magicien, qui se pendit de désespoir. Des témoins furent entendus ; le crime parut prouvé ; la femme du magicien fut brûlée comme complice, et Marigni fut condamné à être pendu, nonobstant sa qualité de gentilhomme et de chevalier.

Tel était le siècle où les templiers furent condamnés ; tels étaient les moyens violents que les accusateurs étaient dans l’usage d’employer !

On pourrait donc attribuer aux malheurs des temps et à l’erreur du siècle, autant qu’aux passions de quelques hommes puissants, les vexations cruelles, les accusations