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LES TEMPLIERS


d’Edouard est d’autant plus précieux, que le grand-maître et les chevaliers français étaient alors dans les fers.

Il n’est pas nécessaire d’examiner les raisons politiques qui déterminèrent ensuite Edouard à faire arrêter les templiers en Angleterre. Il suffit de convaincre le lecteur impartial qu’à l’époque de leur infortune les templiers jouissaient généralement de l’estime publique et que non seulement aucun auteur contemporain, aucun ennemi, ni public, ni secret, ne les avait chargés des crimes dont on les a ensuite accusés, mais que les papes et les rois qui les ont fait condamner, rendaient hautement justice et à leur zèle pour la religion et à la pureté de leurs mœurs.

Les écrivains modernes qui ont adopté l’opinion que l’ordre des templiers était alors dégénéré, ne se sont peut-être pas souvenus que la plupart des chevaliers venaient de s’illustrer par de glorieux efforts contre les musulmans. Le grand-maître s’etait trouvé avec ses chevaliers en 1299 à la reprise de Jerusalem ; après les revers que les armes