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Qui me pardonnera de l’aller chercher même
Dans l’écœurement des bouges mauvais ?
Encor si j’avais pu l’oublier, si j’avais
Pu rêver d’une autre, ô seule que j’aime.

Mais non, tu prends, sans me les rendre, mes élans
 Ta froideur cruelle est, de plus, jalouse,
Et tu ne permets pas même qu’une autre épouse
Referme la plaie ouverte à mes flancs !

Ah ! vraie ou fausse, image ou femme pressentie
Plus forte encor par mes désirs géants,
Toi qui règles, comme un astre les océans,
Tous les mouvements secrets de ma vie.

Si tu n’es pas qu’un songe illusoire du cœur,
Accours l’offrir nue à ma lèvre ardente,
Ou disparais de mon cerveau, folle obsédante,
Et laisse moi vivre enfin sans douleur !