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Et malgré les serments qu’à d’autres yeux j’ai faits
 Tous mes souvenirs te restent fidèles,
Ces femmes, c’était toi que je cherchais en elles
 Sans que mon désir t’y trouvât jamais !

Pourtant je veux ton cœur, ta chair, je te veux toute !
 Pas d’autres, c’est toi seule que je veux,
Avec l’odeur sensuelle de tes cheveux,
 Et pour t’avoir enfin coûte que coûte,

Va, j’userai ma vie à toutes voluptés
 Te cherchant dans la débauche farouche.
Roulant, attiré par l’éclair blanc de ta bouche
 Dans le gouffre noir des perversités !

Mais à te suivre ainsi, fantôme vain, mon être
 S’épuise d’heure, en heure et penser que demain
Sans t’avoir rencontrée au bord de mon chemin
 Hélas ! il me faudra mourir peut-être.

Penser que je me tue à vivre dans l’émoi
 Et dans la cohue énorme des villes,
Tandis que loin du gaz et des boutiques viles
 J’aurais vécu ! chaste et bon près de toi !