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me confiait ses projets d’avenir. Il rêvait les triomphes de la scène, les applaudissements d’une salle debout, soulevée d’enthousiasme et de délire...

Je ne l’ai plus revu. Peu après, il quitta Paris pour Cannes que lui conseillaient les médecins. C’est là qu’il est mort sans bruit, comme il avait vécu, sans une mention dernière dans les feuilles publiques, et le jour même où le convoi entrait sous les voûtes de Notre-Dame du Bon Voyage, l’Académie décernait des couronnes et jetait, comme une suprême ironie, sur le cercueil de ce poète mort pauvre, un bruit inutile de pièces d’or.

Au moins Dequillebec, plus heureux que tant d’autres, n’a pas connu les tristesses de l’hôpital.