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SONNET LIMINAIRE

Le soir d’été retient en adoration
Mille oiseaux bleus, charmants et tiers comme des vices,
Cependant que s’opère en moi la fusion
D’Aphrodite et d’Hermès avec que de délices !

Le jeune Ange du lieu me jette un œil propice,
Et je célèbre la messe de Passion,
En attendant au ciel magique de Sion,
La lune qui doit agréer le Sacrifice.

Des lampyres par l’herbe éveillent sous mes pas
Des clartés que l’Étoile angélique n’a pas ;
Et tout un pan de ciel adorable s’incline

Vers la masse fleurie et sombre des halliers,
Où je vois, aux accents de la Flûte apriline,
Les Sexes s’irruer comme autant de béliers.