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« Pour qui cette rose à votre corsage
« Piquée à l’endroit, non pas sans desseins,
« Voluptueuse et fraîche, mais, je gage,
« Moins rose que la pointe de vos seins ? »

Elle rougit d’abord puis s’apprivoise,
Prend un bras de bonne grâce tendu
Et tous les deux sans plus se chercher noise
Suivent galamment le sentier perdu

Jusqu’à de doux ombrages de tonnelles,
Vraiment charmantes, en cette saison
D’herbe rajeunie et de fleurs nouvelles,
Sous le ciel heureux de leur floraison.