ment à un petit lot d’initiés de qui la science reste le privilège.
Le plus clair, c’est que Baudelaire ne nous a gratifiés d’aucune dépravation neuve. Anatole France nous en assure qui nous dit :
En fait de vices, dès l’âge des cavernes et du mammouth, il ne restait plus rien à découvrir. À y regarder de près, Baudelaire n’est pas le poète du Vice, il est le poète du Péché, ce qui est bien différent. Sa morale ne diffère pas beaucoup de celle des théologiens[1].
Voilà la vérité ! Baudelaire est un poète catholique et il est étrange que le plus fougueux de ses détracteurs, le croyant Brunetière, n’ait pas pris garde que les coups qu’il lui portait rejaillissaient sur l’Exégèse. Baudelaire a la Foi du confesseur et du martyr. Il bouleverse les cœurs à la façon des prophètes, armés d’éclairs, et nous ramène à Dieu par le chemin de la Douleur.
Il nous irrite, parce qu’à l’image des moines sectaires et des inquisiteurs farouches d’autrefois, il nous met le nez dans notre ordure et qu’aux périodes de paix tranquille, il nous empêche d’être heureux, en nous rappelant que nous avons une âme. Il fond du ciel comme un aigle :
- ↑ Anatole France, La Vie littéraire (Calmann-Lévy, édit.).