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L’horizon sinistre ploie,
Mais ce chant gonflé d’azur,
Pétillant, ivre de joie,
Met du soleil sur le mur.

Il jette avec brusquerie
Au visage de verglas
De l’hiver, la griserie
Printanière du lilas.

Un parfum de violettes
Ressuscite en moi l’écho
Des carillonnantes fêtes
De Pâque et du renouveau.

C’est votre faste, ô verdures
C’est l’Aube et l’or des couchants,
Qu’il reflète et le murmure
De l’eau vive à travers champs.

Il mire la transparence
Et l’ample tranquillité
Des grands bois pleins de silence
Et du ciel illimité.