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À LA GLOIRE DE DIJON


 
Ton nom fait comme un bruit léger de carillon.
L’archet, de voûte en voûte, emplit la brasserie,
Pour gage de ta foi, la servante attendrie
Porte en relique un nœud d’Alsace à son chignon.

Un souvenir doré loge à chaque pignon,
Et couronnant la place arquée, à galerie,
L’ancien palais ducal, où tout est symétrie,
Chante un air vieille France adorable, ô Dijon !

Tu réjouis les vents d’un fumet délectable,
Aussi ferme aux combats qu’on te voit ferme à table,
La croix qui te décore atteste ta valeur ;

Mais je tiens préférable à tant de friandise,
La rose qui te sacre et qui t’idéalise,
Tout miel et parfumée, image de ton cœur.