Page:Raynaud - À l’ombre de mes dieux, 1924.djvu/104

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Ô voix miraculeuse ! où mon âme exilée
Retrouvait sa patrie et son enchantement,
C’est mon affliction que tu t’en sois allée
Si précipitamment.

Mais du moins si la mort nous laisse instruits des choses
Et si l’âme en voyage à travers l’infini,
Garde encore, en dépit de ses métamorphoses,
De nous quelque souci.

Réjouis-toi de voir se joindre à ta phalange
Aimée, aux confidents de tes émois mortels,
Ô Maître, un sang nouveau, dressé pour ta louange,
Au pied de tes autels.

Signe que ton renom sur la terre où nous sommes
À jamais, sûr de croître, en route vers l’Azur,
Sonnera sur la lèvre et dans le cœur des hommes,
D’âge en âge plus pur.

Pour moi, toujours actif à te marquer mon zèle,
Je n’ai rien retranché de la jalouse Foi
Qui, dès le premier jour où m’ont poussé des ailes,
M’a rangé sous ta loi.