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Les fruits prodigieux que l’art nouveau renferme
Ont, aux mains d’Hippocrate, avorté dans leur germe :
N’ayant pu qu’entrevoir ce qui pour nous est clair,
Il fut, au sein de l’ombre, aveuglé par l’éclair ;
Les temps n’étaient point mûrs ; l’immense découverte
Eût expiré plus tôt sur sa tige trop verte :
La science, les mœurs, l’être, tout dut changer,
Pour qu’un bienfait si grand arrivât sans danger.
Bien loin de notre esprit la mauvaise pensée
De discuter la gloire au sage dispensée !
Ses titres glorieux, s’il le fallait, par nous,
Scellés de notre sang, le seraient à genoux ;
Nul n’a mieux connu l’homme ; et ce guide fidèle
Des plus sûrs diagnostics offre encor le modèle.
Mais là se borne enfin son magique pouvoir :
L’œil humain se clôt vite et ne peut pas tout voir.


III.


Pour l’éternel souci des races moutonnières
Les sentiers trop battus s’effondrent en ornières ;
Il fallait donc un bras fait de muscles d’airain
Pour frayer une voie hors du banal terrain.
Hahnemann le sentait ; sa nature géante