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dépenſe que ceux qui ſe rendent annuellement au détroit de Davis, ou dans les mers du Groenland. Le deſtin de cette colonie a toujours voulu que les meilleurs projets n’y euſſent point de conſiſtance ; & le gouvernement n’a rien fait en particulier pour encourager la pêche de la baleine, qui pouvoit former un eſſaim de navigateurs, & donner à la France une nouvelle branche de commerce.

Cette indifférence s’eſt étendue plus loin. La morue ſe plaît ſur le fleuve Saint-Laurent juſqu’à quatre-vingts lieues de la mer. On peut la prendre paſſagèrement ſur ce vaſte eſpace. Cependant il ſeroit avantageux d’établir une pêche sédentaire au havre de Montlouis, placé à l’embouchure d’une jolie rivière qui reçoit des bâtimens de cent tonneaux, & qui les met à l’abri de tous dangers. Le poiſſon y abonde plus qu’ailleurs ; le rivage offre pour le faire sécher toutes les facilités qu’on peut déſirer ; & les terres voiſines ſont très-propres au pâturage & à la culture. Tout porte à croire qu’une peuplade y proſpéreroit. On le penſa ainſi en 1697. Par les ſoins de Riverin, homme actif