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amphitéâtre ſur le penchant d’une colline qui eſt couronnée par la citadelle. Son territoire, très-bien cultivé par des eſclaves, eſt couvert de bled, de riz, de chanvre, de fruits, de légumes, de vignes même plantées par les Maures chaſſés de Grenade. L’entrée & la ſortie de ce port ſont très-difficiles. Il eſt extrêmement ſerré, & n’a pas aſſez d’eau pour les vaiſſeaux de guerre. Les navires marchands n’y ſont pas même en sûreté dans les gros tems. Ils ſe heurtent ſouvent, & quelquefois ſe briſent, lorſque les vents de nord & de nord-eſt ſoufflent avec violence. La rade forme un demi-cercle. Le fond en eſt bon : mais comme elle eſt exposée aux mêmes vents que le port, les bâtimens y ſont également tourmentés dans la ſaiſon des orages.

À cinq ou ſix lieues d’Alger eſt Serfelles. Cette ville a une anſe ou petite baie où mouillent beaucoup de bateaux. La terre y eſt très-baſſe, la plage fort belle ; & c’eſt le lieu de la côte le plus favorable pour une deſcente.

Arfew, dont les dehors ſont charmans, doit être l’Arfenaria des anciens. On y trouve