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bouché de plus aux inſulaires de Minorque. Les François ſeuls remportent ſur tous leurs rivaux réunis ; & cependant ils n’introduiſent annuellement dans les poſſeſſions de la république que pour 2 000 000 livres de marchandiſes. Au profit que ce peuple tire de ſes envois, au profit qu’il tire de ſes retours, toujours plus importans, il faut ajouter le bénéfice que font ſes navigateurs en voiturant dans toutes les échelles du Levant les denrées de la république, en lui portant ce que ces contrées fourniſſent pour ſon approviſionnement. Chacun des nombreux bâtimens occupés à ce cabotage, paie 31 livres 10 ſols pour ſon encrage, & une ſomme égale lorſqu’il met ſa cargaiſon à terre.

Ce qui entre dans l’état ne doit que trois pour cent, s’il vient directement du pays qui le fournit. Mais les productions du Nord ou d’ailleurs qui ont été déposées à Livourne, paient huit pour cent comme celles qui ſont propres à ce port célèbre, onze même ſi elles ſont adreſſées aux Juifs. Le gouvernement s’étoit autrefois réſervé le commerce excluſif des huiles qu’une partie