Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/481

Cette page n’a pas encore été corrigée

Arrêtons ici les détails qu’a néceſſairement amenés le commerce du Danemarck. Ils ſuffiſent pour convaincre cette puiſſance, qu’elle a le plus grand intérêt à jouir & à trafiquer ſeule, de toutes les productions de ſes iſles de l’Amérique. Avertiſſons-la que plus ſes poſſeſſions ſont bornées dans le Nouveau-Monde, plus elle doit être attentive à ne laiſſer échapper aucun des avantages qu’elle en peut tirer ; avertiſſons-la, & toutes les autres adminiſtrations de la terre, que les maladies des empires ne ſont pas du nombre de celles qui ſe guériſſent d’elles-mêmes ; qu’elles s’aggravent en vieilliſſant, & qu’il eſt rare que des circonſtances heureuſes en facilitent la cure ; qu’il eſt preſque toujours dangereux de renvoyer à des tems plus éloignés, & le bien qu’on peut ſe promettre d’opérer, & le mal qu’on a quelque eſpoir de déraciner dans le moment ; que pour un exemple de ſuccès obtenus en temporiſant, l’hiſtoire en offre mille où l’on manque l’occaſion favorable, pour l’avoir trop attendue ; que la lutte d’un ſouverain eſt toujours celle d’un ſeul contre tous, à moins que pluſieurs d’entre eux n’aient un intérêt commun ; que les alliances ne ſont