Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/462

Cette page n’a pas encore été corrigée

leurs richeſſes. Un vaiſſeau expédié tous les ans pour l’Afrique, allant vendre ſes eſclaves en Amérique, & revenant en Europe avec une cargaiſon qu’il avoit reçue en échange, étoit la ſeule eſpèce de liaiſon que la métropole eût avec ſa colonie. Elles augmentèrent en 1719 par le défrichement de l’iſle de Saint-Jean, voiſine de Saint-Thomas, mais encore plus petite de la moitié. Ces foibles commencemens auroient eu beſoin de l’iſle des Crabes ou de Borriquen, où l’on avoit tenté deux ans auparavant de s’établir.

Cette iſle qui peut avoir huit ou dix lieues de circonférence, a un aſſez grand nombre de montagnes : mais elles ne ſont ni arides, ni eſcarpées, ni fort élevées. Le ſol des plaines & des vallées qui les séparent paroît très-fertile ; & il eſt arrosé par de nombreuſes ſources dont l’eau paſſe pour excellente. La nature, en lui refuſant un port, lui a prodigué les meilleures rades que l’on connoiſſe. On trouve à chaque pas des reſtes d’habitations, des allées d’orangers & de citronniers qui prouvent que les Eſpagnols de Porto-Rico, qui n’en ſont éloignés que de cinq ou ſix lieues, y ont été fixés autrefois.