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commerce, devenue depuis la plus importante de toutes. Si la loi eût été obſervée, les fonds qu’on a prêtés à l’étranger, ſeroient reſtés ſans emploi dans le pays ; parce que le commerce y trouve en ſi grande quantité les capitaux qui peuvent y être employés, que pour peu qu’on y ajoutât, loin de donner du bénéfice, il deviendroit ruineux par l’excès de la concurrence. La ſurabondance de l’argent auroit élevé dès-lors les Provinces-Unies à ce période, où l’excès des richeſſes eſt ſuivi de la pauvreté. Des milliers de capitaliſtes n’auroient pas eu de quoi vivre au milieu de leurs tréſors.

La pratique contraire a fait la plus grande reſſource de la république. Son numéraire, prêté aux nations voiſines, lui a procuré tous les ans une balance avantageuſe, par le revenu qu’il lui a formé. La créance exiſte toujours entière, & produit toujours les mêmes intérêts. On n’aura pas la préſomption de calculer, combien de tems les Hollandois jouiront d’une ſituation ſi douce. L’évidence autoriſe ſeulement à dire que les gouvernemens, qui, pour le malheur des peuples, ont adopté le déteſtable ſyſtême des emprunts, doivent tôt

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