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dans l’une des deux rivières & ne puiſſent entrer dans l’autre. La fortereſſe, ſituée au milieu d’un petit marais, n’eſt abordable que par une chauſſée étroite, où l’artillerie écarte toute approche. Elle n’a beſoin que d’une garniſon de huit ou neuf cens hommes. Flanquée de quatre baſtions, entourée d’un rempart de terre, d’un large foſſé plein d’eau, d’un bon chemin couvert, elle n’a d’ailleurs, ni poudrière, ni magaſin voûté, ni aucune eſpèce de caſemates. Trois lieues plus haut, on trouve ſur le Surinam une batterie fermée, deſtinée à couvrir le port & la ville de Paramabiro. On la nomme Zelandia. Une pareille batterie, qu’on appelle Sommeſwelt, couvre la Commawine, à une diſtance à-peu-près égale. La colonie a pour défenſeurs ſes milices, douze cens hommes de troupes réglées & deux compagnies d’artillerie.

Réuniſſez à cet établiſſement les deux autres ; faites un enſemble de ces territoires divisés, & ils ſe prêteront mutuellement quelque appui. La république elle-même, accoutumée à porter un œil vigilant ſur un domaine devenu plus ſpécialement le ſien, le couvrira de toute ſa puiſſance. Ses forces de terre &