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traverſer : elle ſe fera même ſans embarras, parce qu’aucun de ces corps n’a un ſeul navire, ne fait le moindre commerce. Alors les poſſeſſions Hollandoiſes de la Guyane formeront un tout capable de quelque réſiſtance.

Dans l’état actuel des choſes, Berbiche & Eſſequebo repouſſeroient à peine un corſaire entreprenant, & ſeroient obligés de capituler à l’approche de la plus foible eſcadre. La partie orientale que ſon importance expoſe davantage à l’invaſion, eſt mieux défendue. L’entrée de la rivière de Surinam eſt aſſez difficile à cauſe de ſes bancs de ſable. Cependant les bâtimens qui ne tirent pas plus de vingt pieds d’eau, peuvent y entrer lorſque la mer eſt haute. À deux lieues de l’embouchure, le Commawine ſe jette dans le Surinam. C’eſt à cette jonction que les Hollandois ont établi leur défenſe. Ils y ont placé une batterie ſur le Surinam, une autre batterie ſur la rive droite du Commawine, & une citadelle appelée Amſterdam, à la rive gauche. Ces ouvrages forment un triangle, dont les feux qui ſe croiſent ont le double objet d’empêcher que les vaiſſeaux n’aillent plus avant