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Les Hollandois qui, dans la proportion de leur territoire ou de leur population, avoient plus accumulé de métaux qu’aucun autre peuple, & qui n’en trouvoient pas l’emploi dans leur induſtrie toute étendue qu’elle étoit, ont cherché à les placer utilement dans les fonds publics de toutes les nations, & même dans les ſpéculations des particuliers. Leur argent a ſur-tout ſervi à défricher en Amérique quelques colonies étrangères & les leurs principalement. Mais la précaution qu’ils avoient eue de ſe faire hypothéquer les plantations de leurs débiteurs n’a pas produit l’effet qu’ils en attendoient. On ne leur a plus remboursé les capitaux, on ne leur a même plus payé les intérêts, lorſque les denrées de ces établiſſemens ont perdu de leur ancien prix. Les contracts paſſés avec des cultivateurs devenus indigens ſont tombés cinquante, ſoixante, quatre-vingt pour cent au-deſſous de leur valeur primitive.

C’eſt un déſordre tout-à-fait ruineux. Inutilement on examineroit s’il faut l’attribuer à l’avidité des négocians fixés à Amſterdam, ou à l’inertie, aux folles dépenſes des colons