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établiſſement, eſt chargée des dépenſes publiques. Le ſouverain l’a miſe en état de remplir cette obligation, en lui permettant de lever quelques taxes qu’on ne peut augmenter ſans le conſentement de l’état & des habitans. Une capitation de cent ſols ſur tout adulte libre ou eſclave, & de ſoixante ſur chaque enfant, étoit autrefois la plus forte de ces contributions. En 1776, elle a été convertie en une autre moins aviliſſante de ſix pour cent ſur les productions du pays, ſur les bénéfices du commerce, ſur les gages des différens emplois. Cependant on n’a pas diſcontinué de payer deux & demi pour cent ſur les denrées qui ſortoient de la colonie, un & demi pour cent pour celles qui y entroient. Ces impôts réunis ſuffiſent à peine pour le grand objet auquel ils ſont deſtinés ; & rarement reſte-t-il quelque bénéfice pour la ſociété.

Indépendamment des taxes levées pour la compagnie, il en eſt une aſſez conſidérable ſur les productions de la colonie que les citoyens ſont convenus d’établir eux-mêmes pour leurs différens beſoins, & ſpécialement pour la ſolde de trois cens nègres affranchis