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manioc, quelques légumes propres à la nourriture des eſclaves, & qui ne fournit d’autre production qu’un peu de coton qui puiſſe entrer dans le commerce. Saint-Euſtache vaut encore moins.

XVII. Deſcription de l’iſle Hollandoiſe de S. Euſtache.

Cette iſle, qui n’a que deux lieues de long & une de large, eſt formée par deux montagnes qui laiſſent entre elles un vallon aſſez reſſerré. Celle qui eſt à l’Eſt porte les traces évidentes d’un ancien volcan, & eſt creusé preſque juſqu’au niveau de la mer. Les bords de ce gouffre, qui a la forme d’un cône renversé, ſont formés de roches calcinées par le feu qu’ils ont dû éprouver. Quelqu’abondantes que ſoient les pluies, il ne ſe fait jamais aucun dépôt d’eau dans cet entonnoir. Elle filtre, ſans doute, par les iſſues encore ouvertes du volcan, & pourra peut-être un jour contribuer à le rallumer, ſi ſon foyer n’eſt pas éteint ou trop éloigné.

Quelques François, chaſſés de Saint-Chriſtophe, ſe réfugièrent, en 1629, dans un lieu ſi peu habitable, & l’abandonnèrent quelque tems après, peut-être parce qu’il n’y avoit d’eau potable que celle qu’on ramaſſoit dans les citernes. On ignore l’époque préciſe de