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les étrangers qui auroient acheté la production en feuilles ne l’introduſſiſſent clandeſtinement dans ſes provinces, après l’avoir manufacturée. On a pensé que l’induſtrie des colons ſeroit plus utilement tournés vers le ſucre.

Cette denrée étoit peu connue, avant la découverte du Nouveau-Monde. Elle eſt devenue graduellement l’objet d’un commerce immenſe. Les Eſpagnols étoient réduits à l’acheter de leurs voiſins, lorſqu’enfin ils s’avisèrent de la demander à Cuba. La métropole en reçoit annuellement depuis deux cens juſqu’à deux cens cinquante mille quintaux, moitié blanc & moitié brut. Ce n’eſt pas tout ce que ſes habitans en peuvent conſommer : mais ils ſeront diſpensés de recourir aux marchés étrangers, lorſque cette culture ſera auſſi ſolidement établie dans le reſte de l’iſle qu’elle l’eſt déjà ſur le territoire de la Havane.

Avant 1765, Cuba ne recevoit annuellement que trois ou quatre grands navires partis de Cadix, & les bâtimens qui, après avoir fait leur vente ſur les côtes du continent, venoient chercher un chargement