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pas qu’on m’accuſe d’adulation. Je crois avoir aſſez prouvé que je ne ſavois ni craindre ni flatter le vice puiſſant ; & j’ai acquis par-là le droit de rendre hautement hommage à la vertu.

Veuille le ciel que l’heureuſe épreuve dont nous venons de parler amène la réformation générale des hôpitaux, fondés par la généroſité de nos pères ! veuille le ciel qu’un ſi bel établiſſement ſerve de modèle à ceux qu’une pitié tendre, que le déſir d’expier une grande opulence, qu’une philoſophie bienfaiſante pourroient un jour inſpirer aux générations qui nous ſuccéderont. Ce ſouhait de mon cœur embraſſe tout le globe : car ma pensée n’a jamais de limites que celles du monde, quand elle eſt occupée du bonheur de mes ſemblables. Citoyens de l’univers, uniſſez-vous tous à moi. Il s’agit de vous. Qui eſt-ce qui vous a dit que quelqu’un de vos ancêtres n’eſt pas mort dans des hôpitaux ? qui eſt-ce qui vous a promis qu’un de vos deſcendans n’ira pas mourir dans la retraite de la misère ? un malheur inattendu qui vous y conduiroit vous-même eſt-il ſans exemple ? À mes vœux, uniſſez donc les vôtres.