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où ſe trouve le pauvre de donner aucune ſorte d’éducation ou d’induſtrie à ſes enfans. Un grand incendie, une inondation, une grêle, un long & rigoureux hiver, une épidémie, une diſette, une guerre, de grandes & ſubites réductions de rentes, des faillites, de mauvaiſes, quelquefois même de bonnes opérations de finance, l’invention d’une nouvelle machine : toutes les cauſes qui privent les citoyens de leur état & ſuſpendent ou diminuent bruſquement les travaux journaliers, font éclore en un inſtant une foule incroyable de pauvres.

Cependant, qui ſont tant d’infortunés réduits innocemment & peut-être par l’injuſtice de nos loix conſtitutives à une indigence inévitable ? Des hommes utiles qui ont cultivé les terres, taillé la pierre, conſtruit nos édifices, nourri nos enfans, fouillé nos mines & nos carrières, défendu la patrie, ſecondé le génie, ſervi l’induſtrie dans toutes ſes branches.

Pour ſecourir ces êtres intéreſſans, on a imaginé les hôpitaux. Mais ces établiſſemens rempliſſent-ils le but de leur inſtitution ? Preſque par-tout, ils ont une foule de vices