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Tout dans l’iſle ſe reſſent de ce défaut de cultures. Sant-Yago, la Vega, Seibo, d’autres lieux de l’intérieur des terres, autrefois ſi renommés pour leurs richeſſes, ne ſont plus que de vils hameaux où rien ne rappelle leur ſplendeur première.

Les côtes n’offrent pas un tableau plus animé. Au ſud de la colonie, eſt la baie étroite & profonde d’Ocoa, qu’on pourroit appeler un port. C’eſt dans cet endroit où les Eſpagnols n’ont point d’établiſſement, quoiqu’une ſaline qui ſuffit à leurs beſoins en ſoit fort proche, qu’eſt déchargé l’argent envoyé du Mexique pour les dépenſes du gouvernement, & d’où il eſt porté ſur des chevaux à San-Domingo, qui n’en eſt éloigné que de quinze lieues.

Cette célèbre capitale de l’iſle reçut longtems directement ces ſecours étrangers : mais alors la Lozama qui baigne ſes murs admettoit des bâtimens de ſix cens tonneaux. Depuis que l’embouchure de cette rivière a été preſque comblée par les ſables & par les pierres que cette rivière entraîne des montagnes, la ville n’eſt pas dans un meilleur état que le port, & de magnifiques ruines