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conceſſions, dans ces deux iſles, à ceux d’entre eux qui ſeroient de ſa communion. On leur aſſuroit la liberté du commerce avec tous les navigateurs Eſpagnols. Seulement, ils devoient être obligés de livrer le cacao à la compagnie de Caraque ; mais à vingt-ſept ſols la livre ; mais avec l’obligation à ce corps de leur faire des avances. Ces ouvertures n’ont été accueillies qu’à la Grenade, d’où quelques François ſe ſont échappés avec un petit nombre d’eſclaves, ou pour ſe ſouſtraire aux pourſuites de leurs créanciers, ou en haine de la domination Angloiſe. Par-tout ailleurs, elles n’ont rien produit, ſoit par éloignement pour un gouvernement oppreſſeur, ſoit que toutes les eſpérances ſoient actuellement tournées vers le nord du Nouveau-Monde.

La Trinité & la Marguerite ne ſont encore habitées que par un petit nombre d’Eſpagnols qui y ont formé avec des femmes originaires du pays une génération d’hommes, qui réuniſſant l’inertie des peuples ſauvages aux vices des peuples policés, ſont pareſſeux, fripons & ſuperſtitieux. Ils vivent d’un peu de maïs, de leur pêche, & de ba-