Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/311

Cette page n’a pas encore été corrigée

les renfermoit. Elles furent conſervées dans toute leur beauté, & trouvèrent un débit avantageux. Mais ce fut le ſuccès d’un moment. Le banc de perles fut bientôt épuisé ; & la colonie fut tranſférée, en 1524, à la Marguerite, où ſe trouvoient les richeſſes qu’on regrettoit, & d’où elles diſparurent preſque auſſi vite.

IV. Notions ſur la Marquerite.

Cependant on n’abandonna pas ce dernier établiſſement. Il a quinze lieues de long ſur cinq de large. Des brouillards épais le couvrent preſque continuellement, quoique la nature lui ait refusé les eaux courantes. On n’y voit de bourgade que Mon-Padre, défendue par un petit fort. Son ſol ſeroit fertile, s’il étoit cultivé.

On croyoit aſſez généralement qu’en conſervant la Marguerite & la Trinité, la cour de Madrid ſe propoſoit moins d’en tirer quelque avantage, que d’éloigner les nations rivales de ſon continent. Il faut penſer aujourd’hui d’une autre manière. Convaincu que l’archipel Américain étoit rempli d’habitans accablés de dettes ou qui n’avoient que peu & de mauvais terrein, le conſeil de Charles III a fait offrir de grandes