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duction dans cet animal, qui ſemble augmenter d’un individu la claſſe des hermaphrodites.

Enfin, après bien des ſyſtêmes légèrement conçus & ſucceſſivement abandonnés, on a ſoupçonné que les perles étoient la ſuite d’un déſordre dans l’animal ; qu’elles étoient formées par une liqueur extravasée de quelques vaiſſeaux, & retenue entre les membranes ou écoulées le long de l’écaille. Cette conjecture a acquis plus de force aux yeux des bons obſervateurs, à meſure qu’on s’eſt aſſuré que toutes les perles ne renfermoient pas cette richeſſe, que celles qui la poſſédoient avoient un plus mauvais goût que les autres, & que les côtes où ſe faiſoit cette riche pêche étoient généralement malſaines.

On mépriſe par-tout les perles noires, celles qui tirent ſur le noir, ou qui ont la couleur de plomb. En Arabie & dans quelques autres contrées de l’Orient, on fait cas des jaunes. Mais les blanches ſont préférées par l’Europe & par la plus grande partie du globe. On regrette ſeulement qu’elles commencent à jaunir après un demi-ſiècle.