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parés par une tranſpiration facile à toutes les fermentations que peut cauſer le ſoleil.

C’eſt cet aſtre, ſans doute, qui par la chaleur de ſes rayons moins obliques & plus conſtans que dans nos climats, occaſionne ces fièvres violentes. Sa chaleur doit procurer l’épaiſſiſſement inévitable du ſang, par l’excès des tranſpirations & des ſueurs, le défaut de reſſort dans les parties ſolides, le gonflement des vaiſſeaux par la dilatation des liqueurs, ſoit à raiſon de la raréfaction de l’air, ſoit à raiſon de la moindre compreſſion qu’éprouve la ſurface des corps dans une atmoſphère raréfiée.

Loin de s’occuper des moyens connus pour prévenir ces inconvéniens, on tombe dans des excès les plus propres à accélérer, à provoquer le mal. Les étrangers qui arrivent aux Antilles, entraînés par les fêtes qu’on leur y donne, par les agrémens qu’on y aime, par l’accueil qu’ils y reçoivent, ſe livrent ſans modération à tous les plaiſirs que l’habitude rend moins nuiſibles aux habitans nés ſous ce climat. La table, la danſe, le jeu, les veilles, le vin, les liqueurs, ſouvent le chagrin d’être déſa-