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communes aux iſles que dans les autres régions où les alternatives du chaud & du froid ſont fréquentes & ſubites, on n’y connoît que peu de maladies. La goûte, la gravelle, la pierre, l’apoplexie, cent autres fléaux de l’eſpèce humaine, ailleurs ſi meurtriers, n’y font jamais le moindre ravage. Il ſuffit d’avoir triomphé de l’air du pays, & d’être parvenu au-deſſus de l’âge moyen, pour être comme aſſuré d’une longue & paiſible carrière. La vieilleſſe n’y eſt pas caduque, languiſſante, aſſiégée des infirmités qui l’affligent dans nos climats.

XXXII. Maladies auxquelles les Européens ſont exposés dans les iſles de l’Amérique.

Cependant celui des Antilles attaque les enfans nouveaux-nés, d’un mal qui ſemble renfermé dans la Zone Torride. On l’appelle Tétanos. Si l’enfant reçoit les impreſſions de l’air ou du vent, ſi la chambre où il vient de naître eſt exposée à la fumée, à trop de chaleur ou de fraîcheur, le mal ſe déclare auſſi-tôt. Il commence par la mâchoire, qui ſe roidit & ſe reſſerre au point de ne pouvoir plus s’ouvrir. Cette convulſion paſſe bientôt aux autres parties du corps. L’enfant meurt, faute de pouvoir prendre de nourriture. S’il échappe à ce péril qui