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tipliée eſt celle des Arabes. Ces deſcendans d’un peuple autrefois conquérant vivent tous dans le plus grand opprobre. Dans cet état d’abjection, ils ſont tous ſans courage ; & jamais on ne leur a vu prendre la moindre part à aucune des révolutions qui agitent ſi ſouvent cette contrée. Aux yeux de leurs maîtres, ce ne ſont que des animaux néceſſaires à la culture. On diſpoſe arbitrairement de leurs biens & de leur vie, ſans que ces actes d’injuſtice ou de cruauté aient jamais provoqué la vengeance du gouvernement. Ces malheureux ont un habillement particulier, habitent les champs, s’allient entre eux, & ne ſe nourrirent guère que de légumes ou de laitage. Ceux qui pourroient ſe permettre quelques commodités ne l’oſent pas, dans la crainte d’attirer ſur eux une attention qui, tôt ou tard, leur ſeroit funeſte.

Ce ſont des Turcs, des Juifs, des Arméniens, des hommes de divers pays, de ſectes diverſes, venus ſucceſſivement en Égypte, qui forment le reſte de ſa population. Ces étrangers, quelle qu’en ſoit la raiſon, laiſſent rarement une poſtérité nom-