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le pays n’eſt pas dépeuplé. On y compte cinq ou ſix millions d’habitans. Les plus nombreux ſont les Coptes, qui tirent leur origine des anciens Égyptiens, auxquels ils reſſemblent aſſez bien. Les uns ont ſubi le joug de l’alcoran ; les autres ſont reſtés ſoumis à l’évangile. Ils occupent preſque ſeuls la haute Égypte, & ſont très-répandus dans la baſſe. Pluſieurs ſont cultivateurs ; beaucoup plus exercent les arts. Les plus intelligens d’entre eux conduiſent les affaires des familles riches, ou ſervent de ſecrétaires aux gens en place. Dans ces poſtes, regardés comme honorables, ils ne tardent pas à prendre l’empire le plus abſolu ſur des maîtres énervés par le climat ou les voluptés. Cette eſpèce d’abandon les fait bientôt parvenir à une opulence qu’ils conſomment ordinairement dans de vils excès. Si l’avarice les a tenus éloignés des plaiſirs, ils ſont, avant la fin d’une vie agitée, dépouillés de leurs tréſors par les tyrans qu’ils ont trompés. Rien n’eſt ſi rare que de voir des enfans héritiers de la fortune de leur père.

Après les Coptes, la race la plus mul-