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nature avare pour les beſoins eſt prodigue pour le luxe, fut long-tems la plante chérie de cette terre heureuſe. Les tentatives inutiles que firent les Européens, pour en faire germer le fruit, leur firent croire que les habitans du pays le trempoient dans l’eau bouillante ou le faiſoient sécher au four, avant de le vendre, pour conſerver à jamais un commerce, qui faiſoit leur richeſſe principale. On ne fut détrompé de cette opinion que lorſqu’on eut porté l’arbre même à Batavia, & enſuite à l’iſle de Bourbon & à Surinam. L’expérience fît voir qu’il en étoit du cafier comme de beaucoup d’autres plantes, dont la ſemence ne lève point, ſi elle n’eſt miſe en terre toute récente.

Cet arbre, qui ne proſpère que ſous un climat où l’hiver ne ſe fait pas ſentir, a des feuilles liſſes, entières, ovales & aiguës comme celles du laurier ; elles ſont de plus opposées & séparées à leur baſe par une écaille intermédiaire. Les fleurs, diſposées en anneaux, ont une corolle blanche, ſemblable à celle du jaſmin, chargée de cinq étamines, & portées elles-mêmes ſur le piſtil. Celui-ci, renfermé dans un calice