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riorité à l’avantage d’avoir les jambes plus hautes, & une maſſe de corps plus conſidérable, dont tout le poids eſt employé à tirer, parce que leur cou & leur tête ſe portent naturellement en bas. Comme cet animal eſt originaire de la Zone Torride, & qu’il eſt plus gros, plus fort, plus docile à meſure qu’il habite des pays plus chauds, on n’a jamais dû douter qu’il ne pût être d’une grande utilité dans les Antilles, & qu’il ne s’y perpétuât aisément. Il faut le croire, ſur-tout depuis les heureuſes expériences qui ont été faites à la Guyane.

L’indolence & la routine qui ont empêché la propagation des animaux domeſtiques, n’ont pas moins arrêté le ſuccès de la tranſplantation de nos végétaux. On a porté ſucceſſivement aux iſles, pluſieurs eſpèces d’arbres fruitiers. Ceux qui n’ont pas péri, ſont des eſpèces de ſauvageons dont les fruits ne ſont ni beaux, ni bons. La plupart ont dégénéré fort vite ; parce qu’on les a abandonnés à la force d’une végétation, toujours active, toujours excitée par la rosée abondante des nuits, par les vives chaleurs du jour, double principe de fécondité. Peut-être un obſerva-