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cède celle des légumes, qui eſt ſuivie de celle des plantes potagères. C’eſt au Nil qu’eſt due une ſi heureuſe fécondité.

Ce fleuve, qui prend ſa ſource dans l’Éthiopie, doit ſon accroiſſement à des nuages qui, retombant en pluie, occaſionnent ſa crue périodique. Elle commence avec le mois de juin, & augmente juſqu’à la fin de ſeptembre, pour baiſſer enſuite graduellement. Après avoir parcouru de vaſtes eſpaces ſans ſe diviſer, ces eaux ſe séparent, cinq lieues au-deſſous du Caire, en deux branches qui ne ſe rejoignent plus.

Cependant un pays, où rien n’eſt ſi rare qu’une ſource, où rien n’eſt plus extraordinaire que la pluie, ne pouvoit être fécondé que par le Nil. Auſſi creuſa-t-on, dans les tems les plus reculés, à l’entrée du royaume, quatre-vingts canaux conſidérables & un plus grand nombre de petits, qui diſtribuèrent ſes eaux dans toute l’Égypte. Tous, à l’exception de cinq ou ſix des plus profonds, ſe trouvent à ſec au commencement ou au milieu de l’hiver : mais alors le ſol n’a plus beſoin d’arroſement. S’il arrive que le fleuve ne s’élève pas à quatre cens pou-