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teurs, ſi l’art ne vient au ſecours de la nature.

C’eſt un principe d’agriculture, généralement avoué par les phyſiciens, que la terre n’eſt vraiment productive, qu’autant qu’elle peut recevoir les influences de l’air & de tous les météores dirigés par ce puiſſant agent, tels que les brouillards, les rosées, les pluies. C’eſt aux labours, & à des labours fréquens, à lui procurer cet avantage : les iſles le réclament avec inſtance & ſans délai. C’eſt la ſaiſon humide qu’il faut choiſir pour remuer ces terres, dont la séchereſſe arrêteroit la fécondité. La pratique de la charrue ne ſauroit avoir d’inconvénient dans les campagnes bien égales. On préviendroit le danger de voir les terreins en pente ravagés par les orages, en faiſant les labours tranſverſalement ſur une ligne qui croiſeroit celle de la pente des coteaux. Si la pente étoit ſi rapide, que les terres, miſes en valeur, puſſent être entraînées malgré les ſillons, on ajouteroit d’eſpace en eſpace, & dans le même ſens, de petites ſaignées plus profondes, qui romproient en partie la force & la viteſſe que la roideur des collines ajoute à la chute des groſſes pluies.

L’utilité