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Dans les premiers tems de la liberté, le commerce de l’or, de l’ivoire, de la cire, du bois rouge, de l’eſpèce de poivre connue ſous le nom de Malaguette occupoit pluſieurs bâtimens. On n’en expédie plus aucun pour ces objets, dont quelques parties ſont chargées ſur les navires envoyés pour acheter des noirs.

Le nombre de ces navires, la plupart de deux cens tonneaux & depuis vingt-huit juſqu’à trente-ſix hommes d’équipage, s’élevoit autrefois chaque année à vingt-cinq ou trente, qui traitoient ſix ou ſept mille eſclaves. Il eſt fort diminué, depuis que la baiſſe du café a mis les colonies hors d’état de payer ces cargaiſons. La province de Hollande prend quelque part à ce honteux trafic : mais c’eſt la Zélande qui le fait principalement.

Les déplorables victimes de cette avidité cruelle ſont diſpersées dans les divers établiſſemens que les Provinces-Unies ont formé aux iſles ou dans le continent de l’Amérique. On devroit les y expoſer publiquement & les débiter en détail : mais ce règlement n’eſt pas toujours obſervé. Il arrive

même