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difficile. Les eſclaves y ſont en plus grand nombre & de meilleure qualité que ſur le reſte de la côte.

La baie de Gabinde eſt sûre & commode. La mer y eſt aſſez tranquille, pour qu’on pût, dans les cas de néceſſité, donner aux bâtimens les radoubs dont ils auroient beſoin. On mouille au pied des maiſons, & la traite ſe fait à cent cinquante pas du rivage.

On a dit il y a long-tems, & l’on ne ceſſe de répéter que le climat eſt meurtrier, très-meurtrier dans ces trois ports, ſur-tout à Loango. Tâchons de démêler les cauſes de cette calamité, & voyons ſi elle eſt ſans remède.

L’herbe, qui croît ſur la côte, eſt aſſez généralement de quatre ou cinq pieds. Elle reçoit, durant la nuit, des rosées abondantes. Ceux des Européens qui traverſent ces prairies dans la matinée, éprouvent des coliques violentes & ſouvent mortelles, à moins qu’on ne rétabliſſe ſans délai, par de l’eau-de-vie, la chaleur naturelle aux inteſtins, refroidie vraiſemblablement par l’impreſſion de cette rosée. Ne ſe mettroit--