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très-inférieurs à ceux qu’on achète ailleurs. Auſſi ſont-ils livrés, le plus qu’il eſt poſſible, aux colonies étrangères par les Anglois qui fréquentent plus que les autres nations ces mauvais marchés. Tel eſt le nord de la ligne.

Au ſud, les marchés ſont beaucoup moins multipliés, mais généralement plus conſidérables. Le premier qui ſe préſente après le cap de Lope, c’eſt Mayumba. Juſqu’à cette rade, la mer eſt trop difficile pour qu’on puiſſe approcher de terre. Une baie, qui a deux lieues d’ouverture & une lieue de profondeur, offre un aſyle ſur aux vaiſſeaux qui ſont contrariés par les calmes & par les courans, trop ordinaires dans ces parages. Le débarquement y eſt facile, auprès d’une rivière. On peut croire que le vice d’un climat trop marécageux aura ſeul écarté les Européens & par conséquent les Africains. Si de tems en tems on y vend quelques captifs, ils ſont achetés par les Anglois & les Hollandois qui vont aſſez régulièrement s’y charger d’un bois rouge qu’on emploie dans les teintures.

Au cap Segundo eſt une autre baie très-ſalubre, plus vaſte & plus commode que

celle