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& le vieux Calbari. La côte eſt baſſe, inondée ſix mois de l’année & très-mal-ſaine. On n’y trouve que de l’eau corrompue ; les naufrages y ſont fréquens ; & des équipages entiers y ſont quelquefois la victime des intempéries du climat. Tant de calamités n’ont pu écarter de ces parages dangereux les navigateurs de la Grande-Bretagne. Ils y achètent tous les ans, mais à très-bas prix, ſept à huit mille noirs. Les François, qui autrefois n’abordoient que rarement à ces marchés, commencent à s’y porter en plus grand nombre. Les navires qui tirent plus de douze pieds d’eau ſont réduits à jeter l’ancre près de l’iſle de Panis, où le chef de ces barbares contrées fait ſon séjour, & où il a attiré un aſſez grand commerce.

Les affaires ſont beaucoup plus vives au Gabon. C’eſt un grand fleuve qui arroſe une plaine immenſe, & qui, avec beaucoup d’autres rivières moins conſidérables, forme une foule d’iſles, plus ou moins étendues, dont chacune a un ſouverain particulier. Il n’y a guère de pays plus abondant, plus noyé & plus mal-ſain. Les François, plus légers qu’entreprenans, y vont peu, malgré