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de l’eau de la mer. Ces travaux sédentaires ſont le partage des eſclaves & d’un petit nombre d’hommes libres. Les autres vivent dans une oiſiveté habituelle. Si un caprice ou l’ennui les font ſortir de cette inertie, c’eſt pour aller à la chaſſe où à la pêche. Jamais ils ne s’abaiſſent juſqu’à ſolliciter la fertilité des terres. L’agriculture, regardée comme la plus vile des occupations, eſt le partage des femmes. On ne leur accorde d’autre douceur que la liberté de ſe repoſer un jour, après trois jours de fatigues exceſſives.

Les peuples de Guinée ont dans leurs mœurs beaucoup de traits de reſſemblance. Dans toutes les parties de cette vaſte région, la polygamie eſt autorisée. Elle y doit être cependant fort rare, puiſque tous les hommes libres, & la plupart des eſclaves, trouvent des compagnes. Les garçons ne conſultent que leur goût pour ſe marier ; leurs sœurs ont beſoin de l’aveu de leur mère. Ce lien eſt généralement reſpecté. Il n’y a que l’adultère qui le puiſſe rompre, & rien n’eſt plus rare que ce déſordre. Seulement à la côte d’Angole, les filles des chefs de l’état ont