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on leur offre toujours les premiers fruits. Toutes les autres erreurs dirigent l’homme vers une fin ſociale, & tendent à le rendre plus doux & plus paiſible.

XV. Mœurs, habitudes & occupations des peuples de la Guinée.

Le pays eſt généralement mal peuplé. Il eſt rare d’y trouver des habitations ailleurs qu’auprès des rivières, des lacs & des fontaines. Dans ces contrées, ce ſont moins les beſoins réciproques qui rapprochent les hommes, que les liens du ſang qui les empêchent de ſe séparer. Auſſi diſtingue-t-on dans la même ville, quelquefois dans le même village, de petits hameaux qui ſont autant de familles préſidées par leurs patriarches.

Rien, dans ces établiſſemens, ne porte l’empreinte d’une civiliſation un peu avancée. Les maiſons ſont conſtruites avec des branches d’arbre ou avec des joncs attachés à des pieux, aſſez enfoncés pour qu’ils puiſſent réſiſter aux vents. On y voit rarement des fenêtres. La couverture n’eſt qu’un amas de feuilles, &, s’il ſe peut, de feuilles de palmier, plus propres que les autres à réſiſter aux injures des ſaiſons. Les caſes de la capitale ; les caſes même qu’occupe le deſpote,