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ſoit pas répondre des opérations qu’il n’étoit pas le maître de diriger ; il eſt permis de croire qu’il tenoit plus à ſa gloire perſonnelle qu’aux intérêts de ſon pays. Mais quelle que fût la cauſe de ſa retraite, il n’y a que la haine la plus aveugle, la plus injuſte, la plus violente, qui ait pu prononcer que la fortune lui avoit tenu lieu de vertu & de talent.

Quoi qu’il en ſoit, la première démarche du nouveau miniſtère, fût dans les principes de M. Pitt, & une ſorte d’hommage qu’on fut forcé de lui rendre. Il fallut déclarer la guerre à l’Eſpagne, & les Indes Occidentales furent le théâtre de ces nouvelles hoſtilités. L’expérience du paſſé avoit dégoûté du continent de l’Amérique, & toutes les vues ſe tournèrent vers Cuba. Une raiſon éclairée fit ſentir qu’en prenant cette iſle, on n’auroit pas à craindre la vengeance des autres colonies ; on s’aſſureroit l’empire du golfe du Mexique ; on couperoit toutes les reſſources à l’ennemi, principalement riche du produit de ſes douanes ; on envahiroit tout le commerce du continent, dont les habitans aimeroient mieux livrer leur or au