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les deux nations ; les heureux efforts de l’un & l’autre gouvernement, pour accélérer la culture de leurs colonies, par le travail de ces hommes entreprenans ; la ſageſſe qu’on eut de fixer les plus accrédités d’entre eux, en leur confiant des poſtes civils ou militaires ; la protection qu’ils furent obligés de donner ſucceſſivement aux poſſeſſions Eſpagnoles qu’ils avoient ravagées juſqu’alors ; l’impoſſibilité de remplacer tant d’hommes extraordinaires qui périſſoient tous les jours : toutes ces cauſes, & cent antres, ſe réunirent pour anéantir la ſociété la plus ſingulière qui eût jamais exiſté. Sans ſyſtême, ſans loix, ſans ſubordination, ſans moyens, elle devint l’étonnement de ſon ſiècle, comme elle le ſera de la poſtérité. Elle auroit ſubjugué l’Amérique entière, ſi elle avoit eu l’eſprit de conquête comme elle avoit celui de brigandage.

L’Angleterre, la France, la Hollande, firent paſſer à diverſes repriſes de nombreuſes flottes dans le Nouveau-Monde.

L’intempérie du climat, le défaut de ſubſiſtances, le découragement des troupes, caractent les projets les mieux concertés.