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goient la douceur de n’avoir qu’un ennemi à la fois. C’eut été peu pour la sûreté de ces inſulaires, ſi l’Europe, qui ne s’occupoit guère d’un petit nombre d’aventuriers dont les courſes ne lui avoient encore procuré aucun bien, & qui n’étoit pas d’ailleurs aſſez éclairée pour lire dans l’avenir, n’eût également négligé le ſoin de les gouverner, & l’attention de les mettre en état de pouſſer ou de reprendre leurs avantages. L’indifférence des deux métropoles détermina au mois de janvier 1660 leurs ſujets du Nouveau-Monde à faire eux-mêmes une convention qui aſſuroit à chaque peuple les poſſeſſions que les événemens variés de la guerre lui avoient données, & qui n’avoient eu juſqu’alors aucune conſiſtance. Cet acte étoit accompagné d’une ligue offenſive & défenſive, pour forcer les naturels du pays à accéder à cet arrangement, ce que la crainte leur fit faire la même année.

Par ce traité, qui établit la tranquilité dans cette partie de l’Amérique, la France conſerva la Guadeloupe, la Martinique, la Grenade, & quelques autres propriétés moins importantes. L’Angleterre fut maintenue à la Barbade, à Nièves, à Antigoa, à