Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/238

Cette page n’a pas encore été corrigée

pouvez qu’éterniſer la misère ? & que ne les reſtituez-vous à elles-mêmes, ſi vous déſeſpérez de les rendre heureuſes ! Dans le cours de cet ouvrage, j’ai plus d’une fois osé vous en indiquer les moyens : mais je crains bien que ma voix n’ait crié & ne crie encore dans le déſert.

L’Amérique renferme, entre le huitième & le trente-deuxième degré de latitude ſeptentrionale, l’archipel le plus nombreux, le plus étendu, le plus riche que l’océan ait encore offert à la curioſité, à l’activité, à l’avidité des Européens. Les iſles qui le forment ſont connues, depuis la découverte du Nouveau-Monde, ſous le nom d’Antilles. Les vents qui ſoufflent preſque toujours de la partie de l’Eſt, ont fait appeler celles qui ſont plus à l’orient, iſles du vent, & les autres, iſles ſous le vent. Elles compoſent une chaîne dont un bout ſemble tenir au continent près du golfe de Maracaïbo, & l’autre fermer l’ouverture du golfe du Mexique. Peut-être ne ſeroit-il pas téméraire de les regarder comme les ſommets de très-hautes montagnes qui ont fait autrefois partie de la terre ferme, & qui ſont devenues des