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tifs, qui, en couvrant ſa ſituation, ne la rendront que plus dangereuſe.

XXX. Peut-on raiſonnablement eſpérer que le Portugal améliorera ſon ſort & celui de ſes colonies ?

On ne ſauroit ſe diſſimuler que le Portugal a laiſſé échapper l’occaſion la plus favorable qu’il pût jamais trouver, de reprendre ſon ancien éclat. La politique ne prépare pas ſeule les révolutions. Des phénomènes deſtructeurs, peuvent renouveler la face des empires. Le tremblement de terre du premier novembre 1755, qui renverſa la capitale du Portugal, devoit faire renaître le royaume. La ruine de ces ſuperbes cités eſt ſouvent le ſalut des états, comme la richeſſe d’un ſeul homme, peut être la ruine d’un peuple. Des pierres entaſſées les unes ſur les autres pouvoient s’écrouler ; des marchandiſes, qui la plupart appartenoient à des étrangers, pouvoient s’anéantir ; des hommes oiſifs, débauchés & corrompus, pouvoient être enſevelis ſous des décombres, ſans que la félicité publique en fût altérée. La terre n’avoit repris dans un accès de fureur paſſagère, que des matériaux qu’elle pouvoit rendre ; & les abîmes qu’elle creuſoit dans une ville, étoient des fondemens ouverts pour une autre.

Comment ſe bercer de l’eſpoir d’un meilleur