Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/224

Cette page n’a pas encore été corrigée

de préférence aux maîtres du monde. Quelles doivent être les ſuites naturelles d’un pareil ſyſtême ? De menacer la ſociété de troubles interminables, juſqu’à ce que les miniſtres de la religion ſoient dans la dépendance abſolue du magiſtrat ; & ils n’y tomberont efficacement qu’autant qu’ils tiendront de lui leur ſubſiſtance. Jamais on n’établira de concert entre les oracles du ciel & les maximes du gouvernement que par cette voie. C’eſt l’ouvrage d’une adminiſtration prudente que d’amener, ſans troubles & ſans ſecouſſe, le ſacerdoce à cet état, où ſans obſtacles pour le bien, il ſera dans l’impuiſſance de faire le mal.

Juſqu’à ce que la cour de Liſbonne ait atteint ce but ſalutaire, tout projet d’amélioration ſera inutile. Les vices du gouvernement eccléſiaſtique ſubſiſteront toujours, malgré les efforts qu’on pourra faire pour les corriger. Il faut le réduire à ce point, ſi l’on veut que les Portugais qui habitent le Bréſil, oſent le ſouſtraire à ſa tyrannie. Peut-être même les préjugés dont ces habitans ſe trouvent imbus par une éducation vicieuſe & monaſtique, ont-ils trop vieilli dans leur eſprit, pour en être arrachés. La lumière ſemble ré-